Hôtel Vauban

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Cyril Mokaiesh

15.01_Diogène_Productions
Catégorie
Cabaret Vauban Brest
Date
15 janvier 2022 20:30
Organisateur
Diogène Productions & Les Visiteurs du Soir (PLATESV-R-2019-000653) présentent
Tarifs :
Tarif unique 25€ / Tarif réduit 22€
Lien web :
https://www.diogene.fre/spectacles/499-cyrilmokaiesh

Evacuons tout de suite la question: en sociologie, une dyade est le plus petit ensemble d'éléments solidaires autrement dit, un couple, une doublette, un binôme, un duo. Sous sa neutralité scientifique, le terme dit ce qu'est ne pas être seul, c'est-à-dire au moins à deux. Cyril Mokaiesh a toujours écrit des chansons qui remettent son univers en équilibre - et le nôtre aussi. Alors il chemine à deux, tout au long de l'album. Deux, cela ressemble à une évidence, à un recommencement, à tous les possibles. Deux, ce sont toutes les gradations de la relation, du sentiment, du partage. "Après le déluge / Et toi / Comment tu vas?", dit le premier refrain de l'album Dyade: oui, il s'agit de retrouver au moins une personne, de renouer avec l'autre. Des duos, donc.

Mais ce n'était pas un concept de départ. Comme tout le monde, Cyril Mokaiesh a été fauché en pleine course en mars 2020. "J'ai sorti un album au mos de janvier, j'ai fait un concert au Trianon et j'ai eu l'impression qu'on me disait "rentre chez toi" juste quand je sortais de scène." Confinement, routine, chansons postées sur les réseaux sociaux. Un envol poétique enregistré avec son fils, puis La Rosée, créé en écran partagé avec Calogero. Quand vient une autre mélodie, Cyril pense qu'il faut une voix de femme: ce pourrait être Alma Forrer, qu'il a vue en concert et dont il a apprécié le travail. A partir de là, c'est une évidence: un album de duos se construit, irrésistiblement. La sociologie revient: pour elle, une dyade, c'est autant un couple marié que deux inconnus coincés dix minutes dans un ascenseur en panne. Et Cyril chante avec quelques-unes des personnes les plus importantes de sa vie comme avec des artistes qu'il connaissait à peine, avec de vieux complices comme avec de nouvelles rencontres. Elodie Frégé, sa soeur et femme de théâtre Laura Mokaiesh, Keren Ann, Dominique A, Clara Ysé, Mélanie Doutey, Pierre Guénard de Radio Elvis, Florent Marchet, Raphaële - L - Lannadère... "Toujours la même bienveillance, remarque-t-il. Il y avait des gens avec qui je n'avais jamais eu l'occasion de partager, d'autres que j'avais croisés, comme Pierre Guénard il y a neuf ans pour une émission de radio pendant laquelle on s'était trouvé des influences communes. Avec Keren Ann ou L, nous nous sommes souvent croisés mais, en studio, on peut partager plus qu'à l'occasion d'un concert ou d'une émission."

Il reprend aussi le fil noué lors de rencontres précédentes avec des membres d'une sorte de famille informelle de chanteurs poètes comme Florent Marchet ou Dominique A. "Ce sont des moments bénis. Réunir des gens sur un coup de fil. "La chanson est bien, Cyril. On la fait quand?" C'est très doux". Chaque chanson chemine ainsi entre son élan propre et la relation entre deux artistes. Le rock ouvragé d'Ecorché pour une première rencontre avec Clara Ysé mais, quand il se souvient des vacances en Normandie dans son enfance dans Honfleur, ce ne peut être qu'avec sa soeur Laura. Il s'est souvenu, aussin, qu'Elodie Frégé et lui avaient enregistré la Fin du bal, duo qui n'avait trouvé place sur aucun de leurs albums. Et, avec l'actrice Mélanie Doutey, il partage le romantisme des Grands soirs. Dyade n'est pas un journal de l'année de la pandémie mais, comme souvent chez Cyril Mokaiesh, on y entend bruire l'époque - discours illusoires et intentions opaques des pouvoirs, entre-soi et "réseaux mesquins", peuples abandonnés aux vents du profit et du cynisme, énergie de reconquérir un espoir, passion forcenée pour la liberté...

Une fois de plus, il connecte l'autobiographie et le collectif, son horloge interne et le pouls de l'actualité, les nuages noirs du ciel et la lueur d'une âme forte. Il fallait autour de lui une équipe qui saisisse l'enjeu de ces onze rencontres, dialogues et cheminements dans lesquels les duettistes s'écoutent, s'attendent, se nourrissent de leur relation. Pas d'expressionnisme, pas de course aux armements, pas de bombements de torse. Valentin Montu et Stan Neff ont partagé la réalisation, avec un groupe resserré (Eric Langlois à la batterie, Jean Phan Huu Tri aux guitares, Valentin Montu à la guitare et à la basse, Cyril Nobillet au piano, avec la venue de l'ami Giovanni Mirabassi sur le piano d'Un jour, avec L). Tous et chacun apportent une singulière attention à ne rien brusquer ou heurter. Au contraire: il s'agit de dire tout près de l'oreille, et même la colère; il s'agit de parler comme si l'on recommençait tout par le plus important et le plus fragile, par le plus imperceptible et le plus sordide: cette relation de chacun à chacun, lorsque l'on est seulement deux - et qui que soit le second. Et si Dyade, au-delà du sens que les dictionnaires donnent au mot, voulait seulement dire que l'on guérit?

 
 

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