Mon ogre, celui qui dévore le travail associatif - spectacle complet

Spectacle complet

Element incontournable d'un vivre-ensemble menacé chaque jour par les uns, incongruité philosophique dans un monde de bénévoles pour d'autres, "faux salariés et vrais fainéants" pour d'autres encore, plus à droite, le statut du salarié associatif a toujours été l'objet de représentations caricaturales, ou de fantasmes.

Il a pourtant considérablement évolué, de façon insidieuse, en se pliant, souvent malgré lui, aux injonctions de la doctrine néolibérale et de sa quête: la marchandisation de toute chose, même de l'humain.

Dans notre époque d'appels à projets, d'impact social, de concurrence libre et non faussée et d'innovation sociale imposée, que reste-t-il du projet émancipateur d'un mouvement associatif chargé de faire advenir "la République socialiste"? Et comment s'en sortent celles et ceux qui y vivent et qui la font vivre? Comment maintenir la flamme qui les a fait s'engager, comment maintenir cette part de poésie incontournable pour rester vivant?

A travers le témoignage de 7 salarié(e)s ou ex-salarié(e)s associatifs, cette pièce met en lumière les turpitudes de "ceux qui sont payés" , souvent mal, pour maintenir un engagement que tout un système s'applique à démolir méthodiquement, pris en étau entre un engagement bénévole dont ils et elles n'ont pas accès et la pression constante du temps et de l'argent.

Il y a quelque chose qui glisse. C'est comme un mouvement irrémédiable contre lequel je me sens totalement impuissante. C'est diffus, transpirant. Ça se passe en dehors de l'association. Dans l'économie autour de nous. Ça va vers quelque chose de dégueulasse. Ce pourquoi j'avais du désir est devenu une espèce d'ogre insatiable dont le seul objectif prend le pas sur tout le reste: la survie. Ce n'est plus mon désir de faire qui me fait travailler mais la nécessité de nourrir ce monstre perfusé.

Ecriture (avec un groupe de salarié(e)s et d'associations) : Lionel Jaffrès et Gwendal Evenou / Mise en scène: Lionel Jaffrès / Avec Louise Morin et Marie Van Acker